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Une trappe dans le plancher
Une trappe dans le plancher
Il y a tellement longtemps…
Et pourtant tout près
Dans les souvenirs que je conserve
Dans la maison de grand-maman
Il y avait la cuisine d’été
Par où entraient
Les hommes venant de la grange…
Je n’ai jamais vu ces hommes traverser
Pour aller plus loin,
De l’autre côté
D’une porte plutôt lourde…
Dans la cuisine d’hiver.
Un monde complètement différent
Pour l’enfant que j’étais…
Les odeurs que j’y percevais
Étaient… Froides…Propres…
À peine perceptible…
Un silence apaisant régnait dans cette pièce
J’aimais y passer du temps
Assise dans les marches tout en bois
De l’escalier qui montait dans un autre monde…
Tout y était tellement propre!
C’est comme s’il fallait y marcher
Sur la pointe des pieds…
Sur les murs, une photo…
Une religieuse
L’aînée de la famille
Morte de tuberculose
Morte trop jeune
Seule au couvent…
Il y avait une plante,
Prenant racine bien humblement
Dans un vieux contenant de peinture
Grimpant sur le mur
Suivant le plafond
Comme si elle s’y était enracinée…
Il y avait tout de même une cordelette
Qui la retenait ici et là…
Un bégonia aux ailes d’ange
Un nom de conte de fées!
Je devrais me faire plaisir
...M'en trouver un pour mes vieux jours!
Y avait aussi,
Régnant majestueusement,
Le poêle à bois!
Je ne le réalisais pas à l’époque
Mais c’était un poêle d’un grand raffinement
Pour ces temps lointains…
Toujours brillant…enfin presque!
Qui ne servait que l’hiver…
Bien sûr voyons
Nous sommes dans la cuisine d’hiver…
Et puis...
Il a fallu bien du temps
Pour que l’eau courante s’y installe
Mais quel plaisir de faire venir l’eau
En pompant encore et encore!
J’imagine que c’est de cette pompe
Que tout ceux qui vivaient dans cette maison
Prenaient leur eau pour faire leur toilette…
Même les hommes venus de la grange!
Et puis…Et puis!
Surtout
Cette trappe dans le plancher…
Un rituel…
Dans un silence absolu,
Elle ne parlait pas beaucoup,
Grand-maman met son gilet
Son chapeau de laine
S’agenouille tout à côté
En prenant soin
De bien placer sa robe
De sorte qu’elle ne s’y prendrait pas les pieds…
Puis saisit la poignée de la trappe,
Poignée enfoncée dans le bois,
Soulève non sans effort
Cette porte vers un monde mystérieux…
Se penche à ne plus y voir le haut du corps
Mais quel drôle de femme
Le derrière en l’air
Le haut du corps disparut dans le plancher…
Admettez que c’était tout de même
Une scène rigolotte!
Puis tout à coup
Elle se relève avec dans ses mains
Des trésors pour cette époque!
Un pot de lait, des conserves…
Un pot de confiture
Du lard salé pour grand-papa…
Sorti de ce qui tenait place de frigo :
La cave de terre battue
Je n’ai pas su tout de suite
Qui déposait tous ces trésors
Dans cet endroit étrange…
Bien d’autres choses
Que l’on pouvait découvrir
Dans cet endroit sombre et humide…
La cachette de grand-papa (!)
Mais ça c’est une autre histoire…
Il y avait un autre accès
Que grand-papa me fit découvrir
Avec une douce complicité
Et son sourire moqueur…
Lisette...2019
avec mes doux souvenirs!
C'est bon de revenir...
Merci de me lire!
Que la Vie te soit douce!
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Commentaires
2JohanneSamedi 11 Mai 2019 à 00:22J'ai adoré lire ce texte. Des mots qui m'ont fait tout arrêter pour lire attentivement, oublier le tourbillon de la vie d'aujourd'hui et me ramener vers mes racines.
Arrières grands-parents, arrière grande-tante, c'est bon d'en entendre parler. De leurs donner vie par tes mots. Je me sens transporter très, très loin en arrière mais en même temps rapprocher de ces âmes importantes dans mon histoire de vie.
Merci maman xxx
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Samedi 11 Mai 2019 à 00:55
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3KatrineSamedi 1er Juin 2019 à 02:16Je veux ++ d'histoire comme ça grand-maman !! Tu ecris tellement bien ! Est-ce tes grands-parents sur la dernière photos ?-
Samedi 1er Juin 2019 à 17:19
Allo ma belle Katrine!
Oui ce sont bien mes grands-parents du côté de ma mère!!!
Mon grand-père n'était pas bien sur cette photo...
Son habituel sourire est absent. J'adorais mon grand-père...
Il dégageait beaucoup de tendresse, de bien-être, de calme...
Tu as lu le texte "Histoire d'une pipe toujours éteinte"?
C'est de ce grand-papa dont j'y parle!
Merci Katrine pour ta gentillesse!
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4Katrine BilodeauJeudi 4 Juillet 2019 à 01:36Ouii, j'aime bien tes écrits qui parle de ton enfance. C'est fascinant ! Je t'aime xxxx5Katrine BilodeauJeudi 4 Juillet 2019 à 01:53
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Que ta plume est douce!
Elle rend hommage à nos grands-parents dans ces temps anciens où ils ont trimé dur pour arriver à leur petit bonheur.
Je reconnais le bégonia et ces fleurs roses .
Merci de me ramener là où j’ai d’excellentes histoires de mon passé.
saint François est une page mystérieuse de ma vie.
robert
Un endroit où nous étions bien...en paix...libre...sans jugement...