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Par Yabaly le 14 Mars 2018 à 21:27
Il y a un mois…
(Serene Wright)
Si tu viens à moi maintenant,
les minutes deviendront des heures
les heures deviendront des jours
les jours deviendront une vie entière.
Depuis que la maison a brûlé,
je vois la lune plus clairement,
je contemple l’univers descendu en moi.
je vois les merveilles
que j’avais tenues entre mes mains et laisser aller.
Je vois les promesses que je n’ai pas tenues,
Les douleurs que je n’ai pas apaisées,
Les blessures que je n’ai pas guéries,
Les larmes que je n’ai pas versées,
Je vois les morts que je n’ai pas pleurés
Les prières auxquelles je n’ai pas répondu
Les portes que j’ai laissées fermées
Celles que j’ai laissées ouvertes.
Les amours que j’ai abandonnés
Et les rêves que je n’ai pas réalisés.
Je vois tout ce qui m’a été offert
Et que je n’ai pas accepté.
Je vois les lettres que j’espérais tant
Mais que je n’ai jamais reçu.
Je vois tout ce qui aurait pu arriver
Mais qui n’existera plus jamais
Un éléphant avec sa trompe relevée
Est une lettre vers les étoiles.
Le chant des baleines est une lettre
Venant du fond de l’océan.
Ces images* sont une lettre venant de mes rêves.
Toutes ces lettres sont mes lettres pour toi.
Mon cœur est comme une vieille maison,
Dont les fenêtres n’ont pas été ouvertes pendant des années.
Mais maintenant, j’entends les fenêtres s’ouvrir
Je me rappelle les grues volant au-dessus des neiges fondantes
De l’Himalaya.
Je me rappelle avoir dormi sur le dos des lamantins,
Des chants des phoques barbus
Des aboiements des zèbres,
Du chatoiement du sable
Des oreilles du lynx du désert
Du balancement des éléphants
Du chant des baleines
Et de la silhouette de l’élan.
Je me rappelle les pieds courbés des suricates
Je me rappelle flottant sur le Ganges
Navigant sur le Nil;
Je me rappelle errant dans les corridors
D’Hatshepsout
Et des visages de nombreuses femmes
De mers sans fin et de milliers de kilomètres de rivières.
Je me rappelle avoir été papa.
Le goût;
Je me rappelle d’avoir pelé une pêche…
Je me rappelle de tout…
Mais je ne me rappelle pas de t’avoir quittée.
Je ne peux dire si tu te rapproches
Ou si tu t’éloignes
La sérénité de ton visage me manque.
Peut-être que si ton visage pouvait m’être rendu maintenant
Il me serait plus facile de retrouver
celui qu’il me semble avoir perdu :
Le mien.
Les baleines ne chantent pas parce qu’elles ont une réponse.
Elles chantent parce qu’elles sont le chant.
Ce qui est important n’est pas ce qui est écrit sur la page.
Ce qui est important est ce qui est écrit dans ton cœur.
Alors, brûle les lettres
Et répand leurs cendres sur la neige
Sur le bord de la rivière.
Et quand le printemps viendra
Quand les neiges seront fondues
Et que les rivières gonfleront
Alors retourne sur les bords de la rivière
Et relit mes lettres avec tes yeux fermés…
Laisse les mots et les images se répandre sur ton corps,
Comme des vagues.
Relit les lettres
Avec tes mains couvrant tes oreilles.
Au début des temps
Les cieux étaient couverts d’éléphants volants…
Tous les soirs, ils s’étendaient au même endroit dans le ciel
Et rêvaient avec un œil ouvert.
La nuit venue
Quand tu lèves ton regard vers les étoiles
Alors tu regardes dans les yeux fixes des éléphants
Qui dorment avec un œil ouvert
Pour mieux veiller sur nous.
Souviens-toi de tes rêves…
Souviens-toi de tes rêves…
Te souviens-tu?...
Serene Wright.-
avec sa permission...
*Les images dont il est question dans le texte
vous les trouverez dans la video qui suit:
Gregory Colbert
J'ai tant aimé le texte et la video que j'ai voulu partager avec toi!
Que la Vie te soit douce...
2 commentaires
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